Chers compatriotes,

La nouvelle est tombée le lundi 6 mars : lors des législatives de juin 2017, et contrairement à 2012, nous ne pourrons pas voter via Internet. Le ministère des Affaires étrangères a en effet décidé de retirer aux électeurs inscrits dans les onze circonscriptions électorales à l’étranger la possibilité de recourir au vote électronique pour le choix de leur député. Une décision prise « en tenant compte du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourrait affecter le déroulement du vote électronique", se justifie le ministère.

Concrètement, pour participer aux législatives, et si tant est que vous êtes bien inscrit sur les listes consulaires depuis le 31 décembre 2016, il vous reste trois options.

1 - VOTE EN PERSONNE

Cela implique bien sûr que vous vous déplaciez dans votre bureau le plus proche. Veuillez noter que le vote se déroulera avec un jour d’avance par rapport au calendrier français, les samedis 3 et 17 juin 2017.

2 - VOTE PAR PROCURATION

Pour établir une procuration, vous devez aller, en personne, soit :
- Au consulat de New York, sans rendez-vous, de lundi au vendredi de 9h00 à 13h.
- Devant un Consul honoraire dans notre circonscription.
- En France, devant un tribunal d’instance, un commissariat de police ou une gendarmerie.

Vous devez être muni des pièces requises et des coordonnées de la personne à laquelle vous souhaitez confier votre vote. Cette dernière doit être inscrite sur la même liste électorale consulaire que vous. La démarche, valable pour l'un ou les deux tours de scrutin, doit être effectuée suffisamment tôt (5 jours précédant le scrutin si vous établissez la procuration au consulat directement et 15 jours auprès d’un consul honoraire) pour que le formulaire de procuration parvienne au consulat avant le jour du scrutin.

3 - VOTE PAR CORRESPONDANCE

Là encore, attention : vous devrez avoir pris soin de vous faire expédier par le consulat dont vous dépendez le matériel adéquat pour pouvoir voter (enveloppe d’expédition, enveloppe d’identification, enveloppe électorale et notice d’utilisation). La date-limite pour ce faire a été repoussée au 14 avril. Si vous êtes intéressé par ce mode de participation, et si vous ne l’avez pas déjà fait, ne tardez pas à en faire la demande ! Vous trouverez en pièce jointe à cet email un modèle de lettre à compléter et envoyer avant le 14 avril 2017.

UN GRAND GÂCHIS

Comme beaucoup de mes confrères représentants les Français de l’étranger, je trouve regrettable cette décision d’avoir supprimé le recours au vote électronique pour 2017, car elle aura pour conséquence d’affaiblir encore davantage la participation, donc la légitimité de nos élus.
Aux législatives de 2012, lorsqu’il avait été proposé pour la première fois aux Français à l’étranger, le vote électronique avait rencontré un vif succès. Sur les 219 803 personnes ayant voté, 54% y avaient eu recours, soit plus de 100 000 électeurs. Cela avait permis au taux de participation, traditionnellement bas, de s’établir à 20,6%.

Aux Etats-Unis notamment, où de nombreux électeurs vivent parfois très loin du bureau de vote le plus proche, il avait été particulièrement plébiscité. Pratique, rapide, moderne, le vote électronique a tous les avantages… sauf celui d’être sécurisé, à en croire nos experts. Il n’empêche : le supprimer fait l’effet d’un retour à l’âge de la pierre. Depuis le temps que nous testons le système, il est étonnant que davantage d’efforts n’aient pas été déployés pour résoudre les failles de sécurité. C’est incompréhensible. Et puis, qu’est-ce qui est totalement sécurisé, de nos jours ? Ni les élections américaines, ni le téléphone de Madame Merkel, et encore moins le vôtre, à en croire les dernières révélations de Wikileaks au sujet de la CIA…

Pour avoir une représentation qui tienne debout, il faut une forte participation. Malgré l’excès de prudence de la part de nos autorités je vous appelle à tout faire pour participer au vote… Nous avons besoin de votre voix, aux législatives comme aux présidentielles !

DES ÉLECTIONS À FORT ENJEU

L’élection de Trump aux Etats-Unis, la victoire du « oui » en faveur Brexit en Grande-Bretagne, la disgrâce de Fillon, empêtré dans une affaire d’emplois fictifs à moins de deux mois de la présidentielle, l’inexorable ascension de Marine Le Pen… Jamais l’incertitude n’a été aussi forte en Occident. Jamais les cartes n’ont été rebattues aussi rapidement. Les coups de théâtre successifs de ces derniers mois ont montré qu’en politique, tout était possible, hélas pas forcément pour le meilleur ! Ce climat de peur et d’anxiété est du pain béni pour les populistes de tous poils. Ils profitent du ras-le-bol ambiant pour promettre aux électeurs déboussolés le changement pour le changement, qu’elles qu’en soient les conséquences, et prendre des positions qui auraient été inacceptables il y a encore quelque temps. En 2017, votons responsable ! Votons en personne, par procuration ou par correspondance. Votons pour faire triompher nos droits et une certaine idée de la démocratie.

Bien cordialement,

Richard Ortoli,
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger
Conseiller consulaire pour la circonscription de New York (NY, NJ, CT, Bermudes)
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